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Un peu d'histoire

Quelques extraits de notre livre "De terre et d’eau ... la plaine de l’Abbaye"

(1) Archives municipales de Villeneuve - II 6, piéce 2

Un peu d'histoire

Quelques extraits de notre livre "De terre et d’eau ... la Plaine de l’Abbaye"

"Les nombreux promeneurs qui passent sur les chemins de la Plaine de l’Abbaye ou qui longent le sentier botanique sur la rive du contre canal n’imaginent sans doute pas qu’une bonne partie du sol qu’ils foulent n’existait pas voici moins de trois siècles !

Cela mérite quelques explications : le Rhône qui coule au voisinage de Villeneuve n’a pas toujours été le fleuve domestiqué que nous connaissons. Cours d’eau puissant, il draine à lui seul plus d’eau que l’ensemble des trois autres fleuves français que sont la Seine, la Loire et la Garonne. Cette masse d’eau considérable, alliée à la pente importante de son cours, le rendait particulièrement destructeur. A la faveur de crues énormes, il submergeait les parties les plus basses de sa vallée, se créant parfois de nouveaux passages, abandonnant son lit précédent, dans lequel subsistaient des sortes d’étangs appelés « lônes », ou de simples trous d’eau que l’on nommait « gours ».

Des documents historiques nous montrent les divagations successives du fleuve qui, ainsi, envahissait certains territoires tout en en créant d’autres par des dépôts d’alluvions sur son ancien trajet. L’histoire de la Plaine de l’Abbaye est toute entière liée à celle du Rhône.

A notre connaissance la première carte établie, couvrant la région d’Avignon et de Villeneuve, date de 1693 (1). On voit qu’à cette époque le fleuve venait battre le pied de la falaise du fort Saint-André sur son coté est.

(2) in Chantal Maigret : « sur les côtes occidentales du Rhône. Un fort royal : Saint André (Gard) » DEA 1992

En 1726, une autre carte montre les mêmes lieux (2) ; sur ce second document, on constate que la cartographie a évolué vers une représentation plus objective et a donc acquis davantage de rigueur scientifique. On y voit toujours le Rhône baignant la base orientale du fort Saint-André, là où passe l’actuel contournement routier de notre ville. Il longe l’ancien couvent des Récollets ; son cours est ensuite pratiquement rectiligne jusqu’au pied de la tour Philippe-le-Bel. L’actuelle place Charles David (place du marché) est sous les eaux, comme d’ailleurs toute la partie aval de la Plaine de l’Abbaye dont la pointe se termine de nos jours un peu en amont de la tour. A cette époque la partie Nord de la plaine existe déjà ; on y trouve entre autres le domaine de Bourbon. Mais il semble que le lieu ne soit pas mis en culture, sans doute à cause des crues destructrices du Rhône ; les terres sont couvertes de taillis.

Le « port » de Villeneuve s’étend du pied du fort Saint-André jusqu’aux abords de la tour Philippe-le-Bel. Les embarcations sont de grosses barques servant à la pêche ou au transport de marchandises diverses. On y trouve aussi des bateaux-moulins utilisant la force du courant pour moudre le grain.

Au milieu du fleuve, face au fort Saint-André, s’étend un chapelet de petites îles préfigurant l’emplacement de la future partie Sud de la Plaine de l’Abbaye (l’Abadié en provençal). Il semble que les premières traces de culture apparaissent sur la partie Nord un peu avant 1740. C’est aux alentours de cette époque que le Rhône change de lit, allant couler nettement plus à l’Est ainsi que le montre la carte dressée en 1776 par Ponge d’Avignon (3). Son nouveau cours se situe à environ 900 mètres du quartier des Récollets. Toutefois, dans l’ancien lit subsistent deux lônes, sortes de mares, s’étendant l’une au pied du fort Saint-André, l’autre sous le quartier des Récollets, ce qui va entraîner de graves incidences sur la santé des riverains, comme nous le verrons un peu plus avant dans cette étude …

(3) plan géométral et figuratif des créments plantés en saulées formées par le Rhosme à Villeneuve lez Avignon contenant environ 60 salmées. In Got Christelle « un cas historique de paludisme grave : l’épidémie de 1776 à Villeneuve lez Avignon » Thèse pour l’obtention du grade de Docteur en Médecine 1997
(4) plan du fort de Villeneuve lez Avignon et de ses environs 1777 in Maigret Chantal, op.cit.

... Il semble que la modification du cours du Rhône entre 1726 et 1777 ait posé quelques problèmes juridiques : en effet, des terres nouvelles étaient apparues (ce qui constitue de nos jours la partie aval de la Plaine de l’Abbaye) et leur possession avait suscité des contestations entre les riverains et l’Administration (4). On en trouve la trace dans les cahiers de doléances rédigés en 1789 après que le roi Louis XVI ait accepté la réunion des Etats Généraux. A Villeneuve, l’assemblée de la communauté réunie le 13 mars 1789 rédigea un document dans lequel 40 requêtes étaient formulées...

... C’est au cours du XIXe siècle qu’on stoppa les divagations du Rhône en disposant le long des parties concaves de ses rives des amas de gros blocs de rochers afin de limiter la puissance destructrice du courant.

Désormais les limites actuelles de la Plaine de l’Abbaye étaient fixées."

J.B. et A.C.

lundi 6 août 2007

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