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Se promener

L’association VIVRE LA PLAINE DE L’ABBAYE organise et soutient des actions en faveur de la nature et des paysages ruraux au sein de l’agglomération : études et publications, agriculture urbaine bio, jardins partagés, promenades à thème, cuisine sauvage, musiques, poésies et arts champêtres et réflexions sur l’urbanisme et l’aménagement du territoire.

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1. La tour Philippe le Bel

Construite au XIVème siècle sur ordre du roi Philippe IV le Bel pour contrôler l’accès au pont Saint-Bénezet, la « grosse tour du bout du pont » possède, dans le midi médiéval, une importance stratégique qu’elle gardera jusqu’au XVIIème siècle.

La tour se compose de trois étages avec des salles voûtées d’ogives. Une échauguette est ajoutée au XVème siècle. La terrasse supérieure offre un panorama exceptionnel sur le Rhône et Avignon. Des expositions temporaires y sont programmées régulièrement.

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2. Le contre canal, les castors

Le contre-canal de la plaine de l’Abbaye, long de 3 km, suit le lit du Rhône du nord au sud. Deux chemins de rocade le longent à droite et à gauche. À peu près au milieu se trouve une passerelle pour le traverser.

C’est un endroit très fréquenté par les familles pour les promenades, les cyclistes, les joggeurs et les cavaliers.

 

Le contre-canal fait partie d’une construction complexe constituée de plusieurs éléments répondant à différents fonctionnalités :

  • la partie surélevée de la digue protège les terrains aval des inondations,

  • un chemin d’exploitation permettant la circulation des équipes d’exploitation et de maintenance,

  • le contre canal permet de récupérer les infiltrations des eaux du Rhône, les eaux des cours d’eau affluents et les eaux de pluie. Il permet aussi d’assurer le niveau de la nappe phréatique par l’intermédiaire de forages de décompression,

  • le chemin de rocade (ou deux chemins) situé à l’extérieur du contre canal permet la circulation des véhicules d’exploitation.

L’ensemble de la digue est équipé d’un réseau de piézomètres qui permet d’assurer le contrôle de son fonctionnement hydraulique.

Le niveau des eaux du contre-canal est réglé à une certaine hauteur par la station de pompage de la CNR au sud de la plaine. L’eau est rejetée au Rhône.

Il existe deux espèces de castor dans le monde : le castor américain (Castor canadensis) et le castor européen, Castor fiber de son nom scientifique, “bièvre”, son ancien nom français.

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Attention : Un gros ragondin qui peut peser jusqu’à 14 kg se confondra facilement avec un castor de taille moyenne. Le seul moyen infaillible des les différencier est de considérer la queue de ces animaux. Celle du castor ressemble à une pelle, celle du ragondin est fine et pointue comme une lime.

Infatigable travailleur du bord des rivières, le castor est strictement végétarien (consommateur d’écorce d’arbres, de plantes des berges et de plantes aquatiques). Il se déplace de préférence la nuit et gère avec rigueur le territoire aquatique où il s’installe. En structurant la végétation des berges dont il se nourrit principalement, il entretient les rives des rivières, ruisseaux, étangs et lacs où il vit.

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Capable de travaux herculéens si cela s’avère nécessaire pour son territoire, il est souvent très discret et difficile à apercevoir. Chaque matin il nous est pourtant possible de découvrir son travail nocturne et sa contribution à la préservation de la biodiversité des zones humides. Après son arrivée sur un territoire, la faune et la flore menacées se réinstallent spontanément dans les zones humides qu’il restaure.

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Auparavant très répandu en Europe et en Asie, le castor a failli disparaître à cause de la dégradation des habitats, de la chasse excessive pour sa fourrure, sa viande et son castoréum. Au XXe siècle sa population en France a été estimée à une centaine d’individus seulement, cantonnés en basse vallée du Rhône. Sa chasse a été interdite au niveau local dès 1909 et il a été classé en “espèce protégée” en 1968.

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Le castor européen a été sauvé de l’extinction par un programme de réintroduction dans des pays plus au nord et c’est sa souche originaire du Rhône qui a servi pour toutes les réintroductions effectuées en France.

A travers l’Europe, il regagne depuis 100 ans ses territoires historiques que constituent les zones humides (marais, rivières, étangs …).

En 2011, nous pouvions estimer la population à une ou deux familles sur les 3 km du contre-canal. Actuellement, en 2016, nous trouvons quelques traces, de petits arbres rongés, près de leur ancien terrier au nord de la passerelle. Nous ne savons pas s’il s’agit d’une situation pérenne.

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www.pratique.fr/castor-confo...

Informations très détaillés sur l’activité, l’alimentation, la reproduction et les barrages avec une bonne description de l’animal.

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www.oncfs.gouv.fr/IMG/pdf/FS...

Mise à jour de la colonisation en France

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www.printempsdescastors.fr

Animations au printemps pour découvrir les castors

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3. La pinède

 

Alors que la Plaine de l’Abbaye se peuple spontanément de frênes, de chênes et de peupliers, une belle pinède couvre une grande parcelle de prairie en bordure du chemin de la Savoye. Ces pins pignons ou pins parasols (Pinus pinea) avaient été plantés pour ombrager l’ancien terrain de camping de Villeneuve. Aujourd’hui, cette parcelle communale inoccupée sera l’occasion pour vous d’une halte agréable et un lieu de présentation des spectacles.

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4. Le chemin de l’Avion, la roubine de la Chartreuse

 

Le chemin de l’Avion tient son nom du fait qu’au cours de la seconde guerre mondiale, le 8 août 1944, lors d’un bombardement aérien, un avion anglais fut abattu ici ; les deux aviateurs furent recueillis par des Villeneuvois puis confiés à la Résistance.

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La roubine de la Chartreuse commence au pied du ravin des Chèvres au nord et se termine au sud dans le contre-canal, au niveau de la tour Philippe le Bel. Sur le tronçon où elle longe le Chemin de la Seigneurette, elle délimite la plaine de l’Abbaye.

« Roubine » est un terme employé dans le sud-est de la France qui désigne un petit canal d’irrigation ou d’assainissement.

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Ce petit canal joue un rôle d’assainissement car il récupère les eaux pluviales qui descendent du ravin des Chèvres et, de manière générale, des reliefs sur lesquels s’est développée Villeneuve lez Avignon. Le Syndicat Mixte pour l’Aménagement des Bassins Versants du Gard Rhodanien l’inclut dans le « système hydrographique de la Chartreuse ». La roubine commence au nord de la plaine, au pied du ravin des Chèvres. Elle passe sous la D980 et la voie ferrée, suit approximativement le chemin de la Seigneurette et vient rejoindre la départementale D980 qu’elle longe jusqu’à la tour Philippe le Bel où elle se déverse dans le contre-canal, puis dans le Rhône à la station de pompage.

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La roubine a été créée au 18ème siècle. Jusqu’en 1770 environ, période à laquelle le lit du Rhône s’éloigna de 900 mètres du Mont Andaon, ce dernier s’apparentait à une péninsule car il était presque totalement entouré par le Rhône et des marécages. Sources d’insalubrité et donc de maladies, ces marécages ont été asséchés en évacuant l’eau dans une roubine jusqu’au Rhône. D’après les cartes anciennes, on constate que le tracé actuel de la roubine est le même que celui du 18è siècle.

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5. Les Jardins partagés de la plaine de l’Abbaye, le maraîcher

 

L’association VIVRE LA PLAINE DE L’ABBAYE est à l’origine des Jardins partagés entièrement consacrés à l’agriculture biologique. Créés en 2011 sur une parcelle communale avec le soutien de la municipalité qui réalisera les travaux de clôture et de forage, ces jardins sont composés de 18 parcelles de culture et d’une parcelle commune. Ils permettent aux heureux jardiniers sélectionnés (il y a une liste d’attente) de cultiver pour leur consommation et ainsi d’exprimer leurs talents, d’échanger leurs graines et de lier amitié.

Sur proposition de l’association, un maraîcher bio est installé sur le reste de la parcelle communale.

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6. Un paysage pittoresque : le fort saint André, un cabanon, le Rocher des Doms

 

La plaine, avec ses différents bras du Rhône, était à l’origine une étendue marécageuse. Des rochers s’y élèvent, à distance irrégulière. Ces “îlots” dans le courant impétueux du fleuve sont très tôt devenus des lieux d’habitation. Là où deux de ces remarquables rochers se faisaient face de l’un et de l’autre côté du fleuve, se trouvaient des passages importants. C’est le cas d’Avenio sur le Rocher des Doms et du Puy Andaon où le plus ancien pont de pierre sur le Rhône liait depuis 1177 les deux bords ennemis, le royaume et l’empire. Appartenant pendant longtemps à deux états différents, les deux villes n’ont pas eu le même type de développement.

Aujourd’hui Avignon et Villeneuve, de part et d’autre du Rhône, se montrent leurs plus belles facettes.

Sentinelle sur le Rhône, le fort Saint André se dresse fièrement face à Avignon depuis le XIVème siècle avec ses tours jumelles et ses remparts impressionnants, bati sur le Mont Andaon, un lieu habité depuis la Préhistoire.

Il fut construit sur l’ordre du roi de France Philippe le Bel pour protéger le petit bourg Saint-André qui existait sur le mont Andaon mais aussi et surtout pour affirmer la puissance du roi face aux terres de la papauté et du Saint Empire Romain Germanique, de l’autre côté du Rhône. Le Rhône, fleuve tumultueux et puissant, arrivait presque au pied du mont.

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Lors du parcours vous allez rencontrer d’autres vues remarquables sur le fort, notamment au point 8 et au point 15.

Autrefois destinés à l’agriculture, de nombreux cabanons sont encore visibles par-ci par-là dans la plaine. Celui-ci se trouve au bord immédiat du chemin, flanqué d’un beau cyprès et agrémenté d’une treille couverte de vigne.

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« Qui mieux que le cabanon symbolise l’habitat traditionnel provençal ? La majorité des cabanons apparaissent implantés en lisière des espaces cultivés ou en frontière des parcelles. Ils se présentent, soit trapus ou étirés mais sur un niveau, soit avec un étage qui sert presque invariablement à l’homme. Qu’ils soient exigus ou presque spacieux, ils cumulent souvent les fonctions d’étable, de remise, de resserre et d’abri.

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Une zone ombragée, une réserve d’eau, se trouvent à proximité immédiate de ces cabanons. Là s’arrêtent les certitudes car tout édifice isolé qui présente ces caractéristiques n’est pas obligatoirement conçu comme un cabanon. Il faut se placer du point du vue de l’utilisateur pour évaluer l’ampleur des statuts revêtus par le cabanon. Refuge pour le cultivateur et ses bêtes, unité de production secondaire (pigeonnier, potager, verger...), halte pendant la période de chasse, base pour des opérations importantes comme la moisson ou les vendanges, but de sortie pour la famille et les amis... c’est tout cela le cabanon.

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Actuellement ces constructions sont vouées à l’abandon ou à la démolition. Elles disparaissent ou bien perdent leur forme et leur âme. Il faudrait pouvoir les conserver, les rénover si nécessaire, car elles font partie de notre patrimoine. Les cabanons sont notre culture. »

D’après un article paru dans l’Almanach pittoresque et pratique du Var - 1996.

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Les pieds dans le Rhône, le Rocher des Doms fait face à Villeneuve-lez-Avignon où sur le Mont Andaon trône le fort Saint André. Sa terrasse offre un très vaste panorama sur le Rhône et la Plaine de l’Abbaye.

Le Rocher des Doms est le berceau d’Avignon. C’est un lieu de promenade très fréquenté depuis toujours. Le jardin aménagé depuis 1830 sur le rocher cache un réservoir d’eau qui alimentait la ville.

De la plaine de l’Abbaye, nous apercevons de l’autre côté du Rhône la statue éblouissante de la vierge dorée qui surmonte le clocher de la cathédrale Notre-Dame des Doms d’Avignon.

Sur le rocher, ce point culminant de la ville d’Avignon, fut construit à partir de 1335 le Palais des Papes.

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7. Un grand platane

 

Sa hauteur (34 m) et son diamètre (1,60 m) s’imposent au regard. Le platane commun (Platanus hybridus), emblématique de la Provence, a été introduit en France à la fin du XVIIème siècle. Il est issu du croisement d’un platane d’Occident (Platanus occidentalis), originaire des États-Unis, avec un platane d’Asie mineure et des Balkans (Platanus orientalis). Avant cette date on ne trouvait en France que des platanes d’Orient.

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Les fleurs, très petites sont dépourvues de calice et de corolle, les fruits de l’automne forment des boules grenues et piquantes très persistantes, appelées « akènes » que l’on peut voir encore au printemps.

Le platane, était déjà utilisé dans la Grèce antique pour son ombre généreuse (en grec, platanos signifie « large »). Bien adapté aux villes, parce qu’il supporte la pollution, c’est un arbre robuste, d’une grande longévité dont les racines puissantes font parfois gondoler les trottoirs.

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On le trouve un peu partout dans le monde, y compris dans des zones subtropicales. C’est ainsi que l’on peut voir des platanes originaires d’Europe à Shanghai, plantés par les français, du temps des « Comptoirs ».

Beaucoup d’artistes l’ont célébré.

 

On ne sera pas étonné de trouver les platanes dans les peintures de Van Gogh (Les Grands Platanes, 1889, Cleveland Museum of Art) et dans d’innombrables poèmes. Paul Valéry en fait une figure mythique, symbole de la tension entre l’aspiration au divin et l’attachement au sol (« Au platane » in Charmes 1929). En 1942, Francis Ponge y voit une figure de la permanence, voire, étant donné la date, un emblème de la Résistance (F. Ponge, Revue Poésie 42, mai 1942)

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Le platane ou la permanence

Tu borderas toujours notre avenue française pour ta simple membrure et ce tronc clair, qui se départit sèchement de la platitude des écorces,

Pour la trémulation virile de tes feuilles en haute lutte au ciel à mains plates plus larges d’autant que tu fus tronqué,

Pour ces pompons aussi, ô de très vieille race, que tu prépares à bout de branches pour le rapt du vent

Tels qu’ils peuvent tomber sur la route poudreuse ou les tuiles d’une maison…. Tranquille à ton devoir tu ne t’en émeus point :

Tu ne peux les guider mais en émets assez pour qu’un seul succédant vaille au fier Languedoc

A perpétuité l’ombrage du platane.

Francis Ponge

8. Le fort saint André

 

Inscrit dans l’acte de pariage signé entre Philippe IV le Bel et l’abbé de Saint-André en 1292, il fut construit sous Jean le Bon entre 1350 et 1364. Avec sa formidable position défensive au sommet du Mont Andaon, il protégea l’abbaye bénédictine et son bourg et participa à la consolidation des frontières du royaume de France.

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Philippe IV le Bel, roi de France de 1285 à 1314, avait pour volonté de reconstituer le royaume franc des premiers Capétiens et de consolider les confins des territoires déjà acquis à la couronne. C’est dans ce contexte qu’il décida de faire édifier le Fort Saint-André, qui deviendra l’une des places défensives le long du Rhône avec celles d’Aigues-Mortes, Beaucaire, Roquemaure, etc.

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Le Mont Andaon était alors occupé par l’abbaye Saint-André, abbaye bénédictine prospère fondée à la fin du 1er millénaire et un petit bourg qui entourait tout d’abord l’abbaye puis s’est développé sur les pentes du Mont.

En 1226, le roi Louis VIII (1223 – 1226) signe avec l’abbé de Saint-André un acte de pariage par lequel la seigneurie de Saint-André est partagée entre le roi et l’abbé. L’abbé se libère ainsi de la tutelle de l’évêque d’Avignon et le roi affirme son pouvoir sur la rive droite du Rhône.

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En 1290, suite à des alliances et échanges entre Philippe le Bel et le Comte de Provence, le Rhône redevint frontière entre le royaume de France et le Saint empire romain-germanique auquel le Comte de Provence devait allégeance. Devant défendre les frontières de son royaume, le roi de France revient sur le principe du pariage de 1226. Le nouvel acte de pariage signé en 1292 comporte trois clauses majeures : la construction d’un châtelet (la tour Philippe le Bel) aux abords du pont Saint-Bénezet, la fortification du Mont Andaon et la fondation d’une ville englobant le Bourg Saint André dénommée « Ville neuve Saint André près d’Avignon ». Philippe le Bel encourage immédiatement le peuplement de la ville et espère que, convenablement gérée et planifiée, elle pourra un jour rivaliser avec la puissante cité d’en face. Les fortifications du mont sont entreprises sous Jean II le Bon (1350-1364), dans l’intention de défendre les habitants du bourg et l’abbaye contre les attaques des mercenaires et autres routiers.

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Le fort perd son rôle stratégique lorsque la Provence est rattachée à la France en 1481. Il est classé monument historique en 1906.

9. Les vergers et le vieux cerisier

 

Les vergers, interrompus par des champs entourés des haies brise-vent, forment un mosaïque de paysages dans la plaine. Au printemps, avec la floraison des arbres fruitiers - mais en toute saison - ce paysage nous offre de belles vues.

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Ils faut s’approcher de ces arbres lors des premières floraisons pour entendre l’intense bourdonnement des insectes pollinisateurs et observer leurs frénésie à la recherche du nectar des fleurs.

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Dans la plaine, l’arboriculture comprend actuellement essentiellement la plantation des cerisiers, des abricotiers, des oliviers et de quelques figuiers.

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A quelque distance des vergers pousse un vénérable cerisier. C’est un bigarreau de variété “Burlat”.

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Il a été greffé vers 1962 sur un porte-greffe cerisier franc ou merisier. Il aurait alors 54 ans. C’est donc un arbre bien vieux mais pas vraiment un ancêtre. Les plus vieux sujets auraient 150 ans.

Des générations de jeunes et de moins jeunes y ont grimpé pour cueillir ses fruits rouge foncé, synonyme de l’été. On peut assurer qu’il a bonne réputation chez les Villeneuvois.

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La légende des cerisiers en fleurs

Un jour, une des favorites espagnoles du roi maure Abderraman III fut prise de mélancolie et lui demanda de voir la neige en avril. Voulant satisfaire son caprice, il l’emmena dans la vallée perdue, au pied des monts Gredos dans la région actuelle de l’Estrémadure, pour lui montrer le blanc tapis de fleurs blanches que répandent des milliers de cerisiers en fleurs. La jeune favorite, conquise, perdit sa mélancolie et le roi ordonna que l’on plante dans son jardin l’arbre qui lui avait rendu le sourire.

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Le cerisier (Prunus cerasus, Prunus avium, Prunus mahaleb)

En France, dès le Moyen-Âge, la cerise était l’un des fruits les plus appréciés. A la Renaissance, on savait déjà obtenir des cerises précoces. Louis XV, grand amateur de cerises, encouragea la culture et le développement de nouvelles variétés. A la fin du XIXe siècle, Montmorency était réputé pour sa récolte de cerises : les parisiens s’y rendaient en foule, à la belle saison, pour y déguster ces cerises aigrelettes et parfumées.

L’arbre a une superbe floraison printanière et ses feuilles se colorent en rouge en automne.

Le cerisier a besoin de conditions particulières pour grandir. Il se plaît dans un endroit où il y a beaucoup d’eau, une température basse en hiver et une terre fertile. Plusieurs variétés de cerises de bouche sont installées pour couvrir un peu plus d’un mois de production. Ces vergers sont maintenus bas par de la taille en vert et/ou de l’attachage (arcure de charpentiers). La récolte nécessite une main d’œuvre importante.

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L’abricotier (Prunus armoniaca)

L’abricotier, originaire d’Asie Centrale, est cultivé en Chine depuis plus de 3000 ans. Bien que les avis des botanistes et des historiens divergent, il serait arrivé en France, via l’Arménie, aux alentours du XVème siècle.

Ici, l’abricotier est cultivé en gobelet basse ­tige. Il est décoratif avec sa floraison précoce et son feuillage vert intense. Ses fleurs sont de couleur blanche et rose, très sensibles aux gelées, surtout nocturnes. Pour étaler la récolte qui est courte, il est intéressant de planter des abricotiers de variétés différentes.

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L’olivier (Olea europaea)

Il a été importé en Provence par les Grecs il y a 2500 ans.

Arbre sacré dans l’Antiquité, il est le symbole de la paix depuis la nuit des temps. On l’a appelé “l’arbre immortel”, car les oliviers sauvages ou greffés sur des troncs sauvages repartent indéfiniment de leur souche.

L’olivier a une croissance lente mais peut devenir très âgé. Son beau feuillage gris vert est persistant. Ses fruits se récoltent de septembre à décembre. Quelques variétés aux noms chantants : Picholine, Aglandau, Calletier, Salonenque.

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Le figuier (Ficus carica)

Le figuier, originaire d’Afghanistan, est également appelé "Arbre à Cariques", "Figuier Commun", "Figuier de Carie". C’est un des emblèmes du Bassin Méditerranéen où il est cultivé depuis des siècles.

De culture facile, il présente un port étalé et arrondi. La figue que l’on consomme est en réalité le réceptacle de la fleur que les botanistes appellent "sycone". Les véritables fruits sont les nombreux petits grains, qui sont renfermés par la chair et portent le nom d’akènes.

Il existe deux grandes catégories de figuiers : les unifères qui donnent une récolte par an et les bifères qui fournissent deux récoltes. Dans cette dernière catégorie ce sont tout d’abord des figues ­fleurs qui apparaissent sur le bout des branches et ensuite les figues d’automne qui se développent à l’aisselle des feuilles.

Quelques variétés : Grise de Saint-Jean, Sultane, Ronde de Bordeaux.

9bis. Le chemin de la Seigneurette

Longé par la roubine de la Chartreuse, il délimite au nord la plaine de l’Abbaye. Quelques belles bastides le bordent :

La Seigneurette : Lorsque le Rhône a changé son cours entre 1726 et 1770 et s’est éloigné de 600 m du Mont Andaon, il a laisse derrière lui des terres fertiles qui ont formée la partie nord de la Plaine de l’Abbaye telle qu’on la connaît aujourd’hui. Sur une partie de ces terres agricoles a été construit un cabanon avec étage. Le rez-de-chaussée, orné d’une magnifique cheminée, servait à ranger les outils agricoles et le premier étage était un grenier à foin. Au début du 20ème siècle, le docteur Signoret, qui habitait rue de la Foire, a fait construire la partie actuellement près du chemin et qui donne sur le jardin pour en faire une maison de campagne. Il avait un fermier pour s’occuper de l’exploitation agricole qui a perduré jusqu’en 1953 lorsque la bastide a été achetée par le père des propriétaires actuels.

De l’autre côté du chemin, la petite Seigneurette : malgré le manque d’archive, on pense qu’il s’agissait d’une dépendance de la Seigneurette.

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Les Jardins de la Seigneurette : créés en 2014 par une association, les Jardins de la Seigneurette proposent des parcelles paysagées et des animations axées sur le patrimoine naturel de la région. Ils offrent également un jardin médiéval, une roseraie, une mare et une fontaine.

10. L’agriculture, les haies, le mas de Bourbon

D’origine alluviale, le sol peu argileux et légèrement calcaire de la plaine est idéal pour l’agriculture. Plus d’un tiers des terrains sont encore cultivés. Jusque dans les années 80, il s’agissait surtout de vignes, de vergers et de cultures maraîchères. Aujourd’hui s’y ajoutent des grandes cultures, de l’apiculture et des élevages de chevaux. De plus en plus on y trouve des potagers individuels et collectifs.

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A l’époque de la construction du Fort Saint-André par le roi de France, le Rhône, fleuve tumultueux et puissant, arrivait presque au pied du Mont Andaon. La plaine de l’Abbaye était une étendue marécageuse constituée de limons très fertiles, régulièrement submergée par les crues dévastatrices du Rhône. L’agriculture se développe considérablement après la construction d’une première digue en 1827. Elle fut plusieurs fois refaite après de graves inondations. Ce n‘est qu’à partir de 1972 que les risques d’inondations sont considérablement réduits grâce à la canalisation du Rhône et à la construction d’un barrage. Au début des années 60 la culture céréalière est introduite. Il s’agit essentiellement de blé dur ou blé de printemps destiné à faire les pâtes contrairement au blé tendre ou blé d’hiver produit pour la boulangerie. Actuellement, pour intercaler les cultures sur les mêmes sols, des tournesols sont cultivés en alternance avec le blé.

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http://www.midilibre.fr/2012/09/23/...

Article dans le Midi Libre sur le dernier céréalier en 2012

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Les terrains sont délimités par des haies de cyprès et peupliers qui forment des véritables boucliers contre le mistral. Elles constituent un élément majeur du paysage, formant des alignements parallèles et en hauteur. Certaines haies dans la plaine sont classées et il est interdit de les supprimer.

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Naturellement les haies se composent de ronces, de sureau noir, viorne tin, d’aubépine, d’églantier, de chêne pédonculé. Ils présentent trois strates distinctes : une strate herbacée, une strate arbustive et une strate arborescente.

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Dans les haies les petits passereaux, abrités des regards, protègent leur nid des prédateurs qui les guettent : faucon crécerelle (Falco tinnunculus) - très présent à cet endroit - et petits mammifères carnivores.

Savez-vous que le meilleur moment pour apercevoir les oiseaux, c’est l’hiver quand les haies sont dégarnies et les arbres sans feuilles ?

Rouge-gorges, mésanges, pinsons, verdiers sont présents toute l’année. Ils commencent à chanter avant même la fin de l’hiver, quand approche la saison de la reproduction.

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Au début du printemps arrivent les « estivants » : fauvette mélanocéphale (Sylvia melanocephala) – reconnaissable à son œil rouge dans une tête noire -, fauvette grisette (Sylvia communis), fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) (qu’il faudrait plutôt appeler fauvette à béret noir). Ces trois dernières ont des chants remarquablement mélodieux. Le pouillot véloce (Phylloscopus collybita), lui, lance un appel plutôt répétitif.

 

Arrivant plus tard, en avril, le rossignol philomèle (Luscinia megarhynchos) est sans conteste la vedette de ce concert.

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Vous rencontrerez aussi au début du printemps et au début de l’automne des visiteurs de passage : les migrateurs, comme par exemple le tarin des aulnes (Carduelis spinus) , un petit oiseau jaune très actif (la femelle est beige striée, le mâle reconnaissable à son plumage jaune vif et à son « chapeau » noir), le gobe-mouche gris (Musicapa striata) et des groupes de mésanges à longue queue (Aegithalos caudatus).

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Que les oiseaux soient sédentaires ou migrateurs, le processus est le même dès que les jours rallongent : il s’agit de s’accoupler. Les mâles alors se mettent à chanter et ce chant a une double fonction : attirer la femelle et délimiter le territoire. Par la suite, pendant la couvaison et pour le nourrissage des jeunes oiseaux, les « parents » se font discrets.

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Parmi les hôtes des haies et aussi des zones boisées vous rencontrerez le merle noir (Turdus merula) reconnaissable à son bec jaune vif (attention, la femelle est marron avec le bec assorti). Ce chanteur est si peu avare de son talent, qu’il reste souvent le dernier à chanter à la tombée de la nuit.

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Près des cultures de blé nous pouvons observer de temps à autre une grue cendrée qui attend patiemment le passage d’un rongeur à la recherche de quelques graines oubliés.

Le mas de Bourbon

 

Connu depuis 1726, alors construit sur un îlot du Rhône, le domaine de Bourbon était régulièrement inondé. En 1840 notamment, la crue atteignit environ 3,20 m.

 

Après la construction des digues, le mas deviendra, au XIXème siècle et jusqu’en 1990, un important domaine agricole spécialisé dans les cultures maraîchères et les vergers.

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11. La vieille chênaie
et les grands lauriers

 

Ce petit bois au nord de la plaine est une ripisylve, forêt bordant un fleuve, au troisième stade de son évolution.

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Ces beaux chênes pédonculés (Quercus robur) et ces grands lauriers nobles (Laurus nobilis) représentent au minimum la troisième phase de l’installation d’une forêt le long du Rhône. La ripisylve est en effet d’abord constituée de peupliers blancs (Populus alba) qui sont les arbres pionniers, puis viennent les frênes oxyphylles (Fraxinus angustifolia) et enfin les chênes.

 

On peut donc dire que ce petit bois date au minimum de 300 ans mais peut-être davantage. Les lauriers accompagnent quelquefois ces formations près des eaux ; le cas le plus emblématique étant celui du temple d’Apollon à Delphes : les feuilles des lauriers qui bordaient la petite rivière du vallon étaient mâchées par la Pythie avant qu’elle ne délivre son message aux prêtres du dieu de la lumière, des arts et de la divination.

Dans ces zones boisées on peut apercevoir le pic épeiche (Dendrocopos major) qui ne s’éloigne jamais des arbres. C’est le plus commun et le plus répandu des pics bigarrés. Son plumage est noir et blanc avec le bas-ventre rouge vif et du rouge sur la nuque. Contrairement à d’autres oiseaux, il n’utilise pas le chant pour communiquer, mais un « tambourinement » très sonore, notamment pour les parades nuptiales. Il se nourrit sur les troncs et les grosses branches, tapant sur l’écorce pour extraire la nourriture, grâce à sa langue longue et visqueuse.

En revanche si vous entendez un son répété et prolongé « plui- plui- plui-plui-plui », ressemblant un peu à un rire, c’est le pivert (Picus viridis) ! Ce dernier vit aussi dans les jardins et les vergers. Contrairement au pic épeiche, il se nourrit souvent à terre. On le reconnait à son habit vert et à sa calotte rouge.

Autre habitant des chênaies, le geai, (Garrulus glandarius), appelé communément « geai des chênes » est grand amateur de glands –- au point qu’il les stocke pour l’hiver, en les enfouissant sous les mousses ou les feuilles, permettant ainsi la dispersion des arbres. Il se nourrit aussi de larves et d’insectes. On le reconnait à son plumage beige rosé, noir et blanc au bout des ailes, avec un « patch » d’un bleu très délicat qui ornait jadis les chapeaux des chasseurs. Le cri du geai est peu harmonieux et il fait office d’avertissement : un prédateur arrive … et c’est vous, humain peu discret !

Le geai appartient à la famille des corvidés. Saviez-vous que les membres de cette famille, les corbeaux, les corneilles, les pies, comptent parmi les oiseaux qui produisent les meilleurs résultats en terme d’intelligence ? Certains sont capables d’utiliser des outils, et d’en fabriquer.

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12. Le Rhône, l’Islon, le mont Ventoux,
les oiseaux du Rhône

 

A vos pas la garrigue.

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Ici, le paysage de la plaine de l’Abbaye prend une autre dimension. Après un parcours relativement clos et intime, le regard s’envole vers l’Est par-dessus le Rhône, comme le font les oiseaux.

 

En été des mouettes rieuses se laissent bercer sur l’eau ou volent dans une chorégraphie qu’elles seules comprennent. Stratégie de pêche, jeux ?

 

Qui sait vraiment ?

Guidé peut-être par une buse ou un milan noir qui tournent souvent au-dessus de l’Islon, sur l’autre rive, le regard du promeneur croisera sans doute le sommet blanc du Mont Ventoux qui culmine à 1911 mètres. Sauf en hiver et jusqu’au printemps, ce blanc n’est pas la neige d’un haut volcan exilé : c’est le sommet calcaire d’un mont qualifié de "chauve" et dont la renommée tient entre autres à la difficulté de son ascension à vélo et au fort vent froid qui l’a décoiffé de toute végétation. Il est un symbole puissant de la Provence, un repère que l’on cherche des yeux, que l’on soit en Camargue ou aux portes des Gorges du Verdon.

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Le regard redescend et se pose dans la haie des arbres qui bordent l’Islon. Là, discrets et immobiles, des cormorans perchés sèchent leurs ailes déployées. Il ne faut pas confondre l’Islon avec l’île de la Barthelasse bien plus étendue. L’aménagement du Rhône laisse à peine déviner que, derrière ces arbres, deux autres bras du fleuve structurent ces terres. Des goélands nous emportent dans leur vol plané, très haut pour imaginer, non loin, l’écluse et les trois barrages de Villeneuve et d’Avignon.

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13. Les travaux de la CNR

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L’état actuel du Rhône et de ses îles est le résultat des aménagements réalisés par la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) dans les années 70 : le barrage de Sauveterre sur le bras d’Avignon, qui longe l’agglomération, et le barrage de Villeneuve, qui alimente en aval l’usine-écluse d’Avignon. De même, les digues et le contre-canal ont été créés afin de protéger les terres des inondations.

La Compagnie Nationale du Rhône a reçu de l’État, en 1934, la concession du plus puissant fleuve français pour son aménagement et sa valorisation. Elle est le premier producteur français d’énergie exclusivement renouvelable et le concessionnaire du Rhône pour la production d’hydroélectricité, le transport fluvial et les usages agricoles.

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www.cnr.tm.fr

14. La Barthelasse, le Palais des Papes

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De la digue nous apercevons la plus vaste île fluviale d’Europe (700 ha) située entre Villeneuve et Avignon, la Barthelasse. Elle est séparée de la plaine par le Grand Rhône ou « bras vif ». Elle est intégrée en partie au territoire communal d’Avignon depuis sa cession dans les années 1850 par Villeneuve.

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De nos jours, l’île est accessible par trois ponts : au nord la D780 emprunte le pont du Royaume que prolonge le pont Daladier et au sud le pont de l’Europe. Le troisième pont traverse le Rhône au niveau du barrage de Villeneuve au nord de la plaine.

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Vers 1530, l’île prend le nom de Barthelasse. Elle n’était à l’origine qu’un chapelet d’îlots, qui à force de cultures, digues et dépôts finirent par se souder au XIXème siècle.

La Barthelasse a été très souvent inondée, notamment en 1433 puis en 1755 et plus récemment en 2003.

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On peut y trouver un grand nombre d’oiseaux et de petits mammifères : éperviers, milans noirs, poules d’eau, busards cendrés, fauvettes, grives, hérons, cormorans, mouettes, goélands…hérissons, taupes, ragondins, renards, putois, fouines, belettes, castors…

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Le Palais des Papes est la plus grande des constructions gothiques du Moyen Âge. Il a été édifié en moins de 20 ans, de 1335 à 1352. Il est constitué de deux bâtiments : le palais vieux de Benoît XII, imposante forteresse assise sur le rocher des Doms et le palais neuf de Clément VI. Au XIVème siècle, neuf papes vont y résider, faisant d’Avignon la capitale de la chrétienté.

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Montalembert dans une lettre à Victor Hugo rapporta : « On ne saurait concevoir un ensemble plus beau dans sa simplicité, plus grandiose dans sa conception. C’est bien la papauté toute entière, debout, sublime, immortelle, étendant son ombre majestueuse sur le fleuve des nations et des siècles qui roule à ses pieds. »

Plus de 25 salles sont ouvertes au public : les salles d’audience, les salles d’apparat aux dimensions exceptionnelles, les appartements privés du Pape aux fresques profanes naturalistes uniques pour l’époque, les chapelles aux décors de fresques inestimables, les terrasses d’où l’on découvre un merveilleux panorama sur Avignon, le Rhône et Villeneuve.

Des manifestations culturelles y sont régulièrement organisées. La Cour d’honneur du Palais est le lieu emblématique de la plus connue, le Festival d’Avignon.

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Le Palais des Papes est aujourd’hui classé patrimoine mondial par l’Unesco.

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15. Le parcours de santé

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Après une étape sportive, réaménagée en 2018, on peut admirer une très belle vue sur le fort Saint André et le beffroi de la Collégiale au centre ville de Villeneuve. A droite de la passerelle du contre canal un panneau présente, par transparence, la silhouette de ces monuments villeneuvois.

Pour le retour au point de départ on a le choix de trois chemins : vous pouvez rester sur le chemin pierreux de la grande digue qui surplombe le Rhône ou bien prendre un des deux chemins qui longent le contre-canal en direction du Sud.

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